15 novembre 2006

Revue de presse # 1

Un essai complet de la Tango (Génération 125 - n°37 plus disponible sur internet - 4ème tr. 2006 - p.36 & 37)



UN TANGO A PARIS

Avec sa bouille rigolote et ses pneus crampons lui autorisant quelques escapades sur les chemins, ce nouveau petit trail de Rieju est un bon moyen de prolonger l'esprit des vacances et d'oublier la grisaille de la rentrée.

Remis au goût du jour par le célèbre Yamaha TW, disparu récemment du catalogue, ce genre de moto à gros pneus crantés, spécifiquement conçus pour rouler sur le sable, a encore aujourd'hui le vent en poupe. En témoignent les bons chiffres de ventes d'une autre représentante du genre, la Suzuki VanVan 125. Il est vrai que pour rouler économique au quotidien avec un style légèrement décalé, on trouve difficilement mieux!

C'est à présent au constructeur espagnol Rieju de rejoindre la farandole en lançant le Tango, mignonne machine dont le design semble avoir été fortement inspiré par la Yamaha Tricker 250 (que le constructeur japonais ne s'est pour l'instant pas encore décidé à décliné en 125 cm3).

La Tango présente ainsi une certaine originalité au sein de la production 125, avec une esthétique clairement typée trial. Plus fine que la Suzuki VanVan et dotée d'un réservoir tout petit (5,5 litres), elle ne passe pas inaperçue dans les rues de la ville, surtout dans ce coloris jaune. La finition est de bonne qualité.

UNE BONNE UTILITAIRE
Pesant 101 kg à sec (rajoutez environ 10 kg pour le poids en état de marche), la Tango se prend évidemment en main avec une facilité déconcertante, quel que soit le gabarit du ou de la pilote. La position de conduite s'avère parfaitement naturelle, et la partie-cycle affiche d'emblée une neutralité rassurante, sans que l'on perçoive une quelconque réticence des pneus, relativement larges, à s'inscrire sur l'angle. Au contraire même, la Tango se montre plutôt vive dans les enchaînements de virages, et bien agile lorsqu'il s'agit de se faufiler entre les voitures scotchées dans les embouteillages.

Les prestations en milieu urbain sont donc fort honorables, d'autant que le moteur, un bloc Yamaha identique à celui de la XT 125, se complait parfaitement dans cette utilisation. La boîte de vitesses est un peu ferme de sélection, tout du moins à l'état neuf, mais la précision est au rendez-vous, tout comme la souplesse du moteur, qui dispense de changer trop fréquemment de rapports pour obtenir de bonnes relances.

CONFORT UN PEU FERME
Le pilote profite d'une place agréable, mais il doit compter avec une selle peu rembourrée et des suspensions assez fermes. Par ailleurs, les pneus crampons renvoient quelques vibrations dans le guidon, mais rien de bien méchant. En revanche, le passager e trouve un peu à l'étroit à l'arrière, avec les jambes très repliées et un tout petit arceau pour se tenir. La Rieju se rattrape bien avec une dotation d'équipements sérieuse, à défaut d'être luxueuse. L'instrumentation prend la forme d'un bloc tout numérique, dispensant plus d'infos que la plupart des motos de cette catégorie, puisqu'on y trouve notamment une précieuse jauge de niveau d'essence, couplée à un passage en réserve automatique. Le démarrage du moteur s'effectue électriquement ou par l'intermédiaire d'un kick, le starter étant placé au guidon (mais il est bizarrement nécessaire de garder le doigt appuyé dessus pour qu'il fonctionne).

LIMITÉ SUR ROUTE
Marrante et efficace en ville, la Tango ne rechigne pas pour autant à aller s'ébrouer sur petite route, sinueuse de préférence, car l'agrément sur les longs bouts droits pâtit de la vitesse de pointe modeste autorisée par le petit mono à 2 soupapes (environ 100 km/h chrono). Sur départementale, le pilote peut compter sur le caractère sympathique et rageur de la mécanique, autant que sur les bonnes dispositions de la partie-cycle lorsque l'heure est davantage au pilotage qu'à la balade tranquille. Rigide et bien suspendue (amortisseur arrière doté de biellettes de progressivité), la Tango accepte d'être emmenée énergiquement. Le freinage donne également entière satisfaction, avec deux disques dont la puissance s'avère à la fois suffisante et bien dosable.

Malheureusement, les balades devront comporter de fréquents arrêts ravitaillement, car la très faible contenance du réservoir implique une autonomie très (trop) limitée (100 km avant réserve). Les balades sur chemin sont également à sa portée, à condition que le terrain ne soit pas gras et le relief trop accidenté.

SUS AU VAN VAN !
Stylée, facile à conduire en ville et amusante sur petite route, économique à l'achat comme à l'entretien, cette nouvelle petite moto Rieju nous semble parée pour se battre à armes égales contre la Suzuki Van Van. Cette dernière est plus confortable et plus pratique, mais elle coûte 500 € de plus...

Thomas Groussin


Rectifications :
  • La Tango est comparée aux 125 à "gros pneus", type Yamaha TW ou Suzuki VanVan. C'est très largement exagéré. Son pneu arrière fait 120 mm de large, et si c'est un petit peu plus que certains trails, on est très loin des 180 mm qu'affichent ces machines !
  • Contrairement à ce qui est dit, il n'y a pas de jauge à essence, et le passage en réserve est tout ce qu'il y a de plus manuel !
  • Le réservoir a une contenance de 5,5 litres, et cela donne une autonomie de 140 km avant réserve, plus 25 km pour trouver une pompe.