18 novembre 2006

Revue de presse # 3

Un essai complet de la Tango (125 Magazine - n°46 - sept./oct. 2006 - p.72 à 74)



RANDONNEUSE EXTRA !

Avec sa jolie Tango, Rieju innove en proposant une moto à mi-chemin entre le trial et le trail. Une machine de loisirs parfaite pour randonner dans les chemins, mais également très efficace en ville. Polyvalente, très facile, et vendue à prix serré, c’est une vraie réussite.


La Rieju Tango est une machine véritablement craquante et vraiment sympa mais rendons à César ce qui appartient à César : on ne pensait pas la voir débarquer de la péninsule ibérique, mais plutôt du pays du Soleil Levant. En effet, la Tango est fortement inspirée d'une certaine Yamaha Tricker 250, une machine de randonnée à mi-chemin entre le trial et le trail que les Japonais ont sorti en 2005. En parallèle l'atypique TW 125 disparaissait de la gamme Yamaha et la logique aurait voulu quelle soit remplacée par une Tricker 125. En effet cette dernière aurait réuni les mêmes arguments qui ont fait le succès de la TW : bouille craquante et originale, polyvalence route/TT et facilité de prise en main. Malheureusement,Yamaha n'a toujours pas franchi le pas et la marque espagnole Rieju a profité de la brèche laissée ouverte pour dégainer en premier. C’est loin d'être une mauvaise idée, tant la Tango est bourrée de charme et de caractère.

La Tango est une illustration parfaite de la moto loisirs/ville simple d'accès, légère (107kg à sec), la Tango est une partenaire facile à diriger et polyvalente grâce à ses pneus à petits crampons, adaptés à tous les types de terrain. Mais ce qui trappe en premier, c'est sa bouille sympathique. La ligne de la Rieju est inspirée des motos de trial des années 70 avec un ensemble selle/cadre/réservoir très fin, le phare rond et un large guidon : une vraie silhouette de danseuse! Les détails sont également soignés comme le silencieux d'échappement remontant haut sur le coté, un cadre et des jantes peints en hoir ou encore les clignotants fumés. Bref, une moto appétissante auquel il est quasiment impossible de résister visuellement tant elle est bourrée de charme. En termes de gabarit, la Tango est une moto plutôt petite, avec des dimensions réduites et accueillantes pour tous : une selle qui culmine à 790 mm, une longueur de 1 990 mm et une largeur (au guidon) de 795 mm. Une taille de guêpe appropriée aux petites routes sinueuses, et surtout aux sentiers battus et aux centre-ville encombrés. C’est dire si champ d'action de la Tango est vaste! En effet, les pneus crampons et l’empattement réduit (1 295 mm) ne pénalisent pas l'adhérence ni la tenue de route sur route comme on pourrait le croire. Les petits crampons peu profonds ont été pensés pour une utilisation mixte terre/goudron.

SUPER RANDONNEUSE
Sur petites départementales tortueuses, la Tango est débordante d’énergie et son cadre périmétrique moderne associé à des suspensions de qualité (fourche Paioli Ø 36 mm et mono-amortisseur arrière) confèrent une stabilité de premier ordre… sauf dans les lignes droites lancé à fond. La Tango guidonne de l’avant une fois sa modeste Vmax atteinte (98 km/h) à cause de son guidon large et d’un pilote faiblement protégé qui font prise au vent. Somme toute, la Tango n'est pas du tout une moto pensée pour enquiller des kilomètres, et mieux vaut se limiter à des courts trajets. En fait, c'est en tout- terrain qu'elle se montre très agréable sitôt que le rythme de la balade reste sage. En effet ses suspensions à faible débattement inspirées des motos de trial, ne permettent pas d'encaisser de gros obstacles à haute vitesse. Pour les de fans de la « grosse attaque » mieux vaut opter pour un trail sportif de type Beta RR Enduro. En revanche, elle se montre bien plus agile dans les grimpettes ou sur les obstacles. Ses gênes de « moto de trial » sont bien présents et la Tango se joue des reliefs! Certes, elle ne vaut pas une « vraie » moto de trial en franchissement, mais elle s’en tire avec les honneurs, notamment grâce à la bonne santé du moteur sur les 3 premiers rapports, tout en se montrant bien plus confortable. Bref, pour ceux qui habitent à la montagne ou dans une région escarpée, la Tango est une randonneuse 125 fortement recommandable. Seule fausse note : une autonomie assez modeste à cause de son petit réservoir de 5,8l. Mieux vaut noter les stations-service sur le parcours de la rando…

SACRÉE CITADINE
Les citadins peuvent aussi lorgner du côté de l’espagnole,tant elle se montre extrêmement efficace en ville. Son principal atout réside dans sa grande légèreté, associé à son rayon de braquage des plus réduits, sans conteste le meilleur des motos 125 avec celui de la Beta Alp. De plus, on pose aisément les deux pieds au sol et l’on navigue comme un poisson dans l’eau. Autre point fort : avec son châssis inspiré des motos de trial, la Tango grimpe vraiment n’importe où. Même les trottoirs les plus hauts ne lui résistent pas. Ensuite, son mono 4T Yamaha se montre nerveux sur les trois premiers rapports, notamment grâce au poids plume de 107 kg à sec et à sa transmission finale qui tire assez court. Pour décoller rapidement, la Tango se montre donc à son avantage, et laisse les autres sur place. Côté freinage, rien à redire également tant ses disques AV Ø 260 et AR Ø 200 se montrent puissants et efficaces. Malgré tout, cette moto dérivée du tout-terrain possède ses faiblesses en ville. Globalement, le confort de la fine selle est plutôt agréable, mais la protection est nulle sous la pluie. Ensuite, le duo n’est pas son fort à cause de la selle bien trop courte qui laisse peu d’espace au passager. Enfin, en terme d’aspects pratiques, le tableau de bord à cadran digital est plutôt bien fourni (compte-tours, trip partiel, témoin de réserve, etc.), et l’on apprécie le starter au guidon, le Neiman couplé au contacteur à clé, le kick de secours ou encore le bouchon de réservoir fermant à clé. Mais il n’y a pas de warning, de transpondeur, ni de porte-bagages ou encore d’espace sous la selle pour y ranger un antivol U. Autre point noir, le ressort très puissant de sa béquille latérale, qui a vite fait de vous mettre votre Tango par terre si vous n’y prêtez pas attention. Bref rouler en Tango tous les jours demandera quelques concessions, mais elle est tellement attachante qu’on lui pardonne tout.

PRIX ALLÉCHANT
Véritable « fun trail » moderne qui rappelle la mythique Yamaha TW, la Rieju Tango est une moto bourrée de qualités qui fait office de « bouffée d’air frais » sur le marché de la 125. Certes, elle possède aussi bien des défauts comme sa stabilité médiocre à haute vitesse sur route et son manque d’aspects pratiques. Mais on les oublie vite tant elle est généreuse en sensations. Sa bouille craquante, sa polyvalence et son extrême facilité de prise en main en fera succomber plus d’un (à la rédaction, ce fut même général !). D’autant que la Rieju est largement abordable car vendue seulement 2.799 €. Des motos bourrées de caractère à ce prix ne sont pas légion. En plus, elle est sobre (3,3 l/100 km), et pas onéreuse en entretien (mécanique 4T). On lui reprochera juste une finition pas toujours excellente, mais globalement, on en a largement pour son argent. Malgré tout, cette moto est unique et n’a pas véritablement de rivale pour l’instant, si ce n’est la Beta Alp, mais son look est moins original. Bref, la Tango est une séductrice rare et il y a de quoi succomber facilement. Gare…

Denis Vincent


Rectifications :
  • Le poids de la Tango à sec est de 101 kg : une plume...
  • Contrairement à ce qui est dit, il n'y a pas de jauge à essence !